Textes poétiques
Bintou
Le naufrage des enfants de la Terre
Bintou Sangaré avait peur, mais elle ne voulait pas le faire voir. Près d'elle, Siaka, son petit frère, ne la quittait pas des yeux. A la mort de leurs parents, Bintou avait pris une décision : il fallait fuir. Quitter à tout prix ce pays où régnaient la terreur et la haine.
Etant donné qu'elle était l'aînée, elle avait longtemps réfléchi aux lourdes conséquences de sa décision de partir avec ses frères et sœurs. Razak et Issiaka, ses deux autres frères, étaient pour l'idée de construire un bateau et de naviguer vers le nord-ouest. Hawaou, sa sœur cadette, avait peur de l'eau et préférait partir à pieds. Mais c'était là un périple bien plus compliqué.
Un soir, peu avant le coucher du soleil, Bintou les avait tous réunis et priés de faire leur baluchon. Celui-ci devrait contenir un bidon d'eau et un peu de nourriture séchée. Elle se chargeait de prendre quelques objets utiles en plus, comme le petit couteau de leur père. Ils partiraient durant la nuit et longeraient la route pour ne pas se faire repérer par la patrouille des aigles.
Comme de nombreux autres peuls, leur famille avait fini par se sédentariser. Mais depuis de nombreux mois déjà, tous leurs amis étaient soit partis, soit morts. Les Diallo, les Sidibé et les Bâ étaient eux-aussi partis vers l'ouest. C'est ce qui avait décidé Bintou à faire de même. Les Sangaré et les Cissé avaient préféré prendre le bateau en direction du sud. Quant aux Dicko, aux Sow et aux Diakité, elle ne les appréciait pas trop et s'en fichait un peu de savoir vers où ils étaient partis. La seule chose qui importait, c'était de partir aussi, pour mettre les derniers membres de sa famille à l'abri.
Plus ils avançaient dans la nuit, plus elle ressentait la lourde responsabilité qui pesait sur ses frêles épaules. Mais elle savait au fond d'elle-même que ses parents seraient fiers d'elle.
Après de nombreux jours de marche, ils arrivèrent, épuisés, près de la côte. Les garçons commencèrent à regrouper le bois qui servirait à confectionner leur embarcation. Bintou avait donné à Siaka l'importante mission de compter les branches amassées au fur et à mesure par ses frères. Hawaou avait reçu pour rôle de trier par taille l'ensemble des branchages. Bintou avait dessiné succinctement dans le sable ce qu'ils allaient réaliser.
Les premières nuits avaient été encore plus épuisantes pour Bintou car elle continuait à veiller, pour le cas où une patrouille des aigles passerait sur le secteur. Quelques jours plus tard, leur radeau était quasiment prêt. Hawaou était terrorisée à l'idée de prendre la mer dessus. Il était beaucoup trop petit à ses yeux et pas assez stable pour résister aux vagues de l'océan, qui ne manquerait pas de tous les avaler.
Siaka tournait de grands yeux ronds interrogateurs vers Bintou, qui ne flancha pas.
- Hawaou, ne sois pas inquiète. Si le radeau est petit, c'est parce que nous serons tous blottis les uns contre les autres en son centre, ce qui stabilisera l'embarcation. Tant que nous resterons unis, il ne pourra rien nous arriver.
Razak et Issiaka se firent aussi rassurants.
- Oui, ne t'inquiète pas Hawaou. Nous avons ajouté une petite cabine qui nous servira d'abri s'il se met à pleuvoir. Ça va aller...
Siaka se serra contre sa sœur. Quelques heures plus tard, ils avaient tous embarqué sur le fragile vaisseau, espérant qu'il ne subisse pas le même sort que le radeau de la méduse. Issiaka hissa la petite voile. Razak la fixa pour qu'elle se tende. Puis tous s'endormirent à l'intérieur de la petit cabine, pelotonnés les uns contre les autres.
Cela faisait des jours qu'ils naviguaient, portés par les courants et poussés par les vents. Par chance, ils n'avaient essuyé aucune tempête, mais l'eau et les vivres viendraient bientôt à manquer. Aucune terre à l'horizon. Aucun oiseau pour leur annoncer la direction d'une île ou d'un endroit où accoster.
Bintou gardait espoir et continuait à motiver ses frères et sa sœur, qui se recroquevillait de plus en plus sur elle-même. Une nuit, Bintou s'était réveillée et avait constaté que sa sœur n'était plus dans la cabine. Elle sortit sans bruit pour ne pas réveiller ses frères et retrouva Hawaou assise, dos contre le mât de fortune, dont la voile commençait à souffrir sérieusement des déchirures du vent. Hawaou observait le ciel, son regard perdu effleurant les nuages.
- Que fais-tu Hawaou ? Ça ne va pas ?
- Si, ça va. Je contemple le ciel et je me demande si nos parents nous regardent.
- Ils font mieux que ça, Hawaou. Ils nous guident...
- Comment peux-tu en être si sûre ? J'ai plutôt l'impression que nous sommes perdus et que nous servirons bientôt de nourriture aux poissons !
- Hawaou, la vie n'est qu'un passage, tu le sais bien. Il ne faut pas avoir peur car un jour, nous retrouverons nos parents et veillerons à notre tour sur nos enfants.
Bintou se serra contre sa sœur et se rendit compte qu'elle était glacée.
- Rentre dans la cabine ou tu vas finir par tomber malade, ce qui n'arrangera pas nos affaires.
Leur voyage continua ainsi, fait de hauts et de bas, au rythme des vagues.
Un matin, ils furent tous réveillés en sursaut par un grand choc. Ils sortirent d'un bond de la cabine pour voir ce qu'ils avaient heurté. C'était un immense bateau de métal ! Mais que faisait-il là, à l'arrêt en pleine mer ?
Razak les alerta sur le fait qu'il voyait une échelle de corde et qu'ils devraient s'en rapprocher pour essayer d'y grimper. Issiaka était d'accord et commença à l'aider pour guider leur embarcation vers cette sortie inespérée de l'océan. Bintou, toujours prudente, leur demanda de se calmer et de rester silencieux. Bintou écoutait, mais elle avait beau tendre l'oreille, aucun son en dehors de ceux de la mer ne lui parvenaient.
- Très bien, arrimons-nous à cette échelle de corde, mais restez tous sur vos gardes.
Très vite, Razak et Issiaka stabilisèrent leur radeau et commencèrent à grimper à cette échelle de fortune. Siaka les regardait faire, émerveillé par leur aisance et leur rapidité.
- Siaka, c'est à toi maintenant. Tu prends ton temps surtout, car il ne faut pas glisser. Je serai juste derrière toi.
- Et moi ? Je ne veux pas rester là ! s'écria Hawaou.
- Chut ! arrête de crier ! Tu vas tous nous mettre en danger ! Très bien, passe devant et surtout, arrivée en haut, tu restes discrète et tu suis tes frères.
Hawaou ne se fit pas prier et se rua sur l'échelle de corde.
- Doucement Hawaou !
Bintou enferma dans un tout petit et unique baluchon le peu de nourriture et d'eau qu'il restait dans la cabine et attendit qu'Hawaou ait atteint le bastingage.
- C'est à nous Siaka. Commence à monter doucement.
Après de longues minutes intenses et délicates et quelques menues frayeurs, ils se retrouvèrent enfin tous à bord. Le bateau était immense et totalement désert. Ils commencèrent à arpenter le pont, puis parcoururent la cabine et les coursives. Rien. Il n'y avait personne.
- C'est un bateau fantôme tu penses ? s'étonna Siaka. Bintou lui sourit.
- Non, juste un navire abandonné. Mais j'aimerais bien savoir pourquoi...
Tandis que Razak et Issiaka mimaient des fantômes pour amuser Siaka, Bintou découvrit une porte qui descendait vers ce qui devait être la cale. Hawaou se recula, effrayée à l'idée de devoir plonger dans cet endroit dénué de lumière et dont les relents de pourriture et d'humidité agressaient les sens.
Bintou commença doucement sa descente. Prudemment, Issiaka la suivit. Razak les rejoignit bientôt, avec une petite lampe qu'il avait trouvée dans la cabine. Sa lueur était faible mais cela leur suffit pour découvrir l'horreur des lieux.
Des squelettes par dizaines jonchaient le sol. D'autres corps, à différents états de décomposition, dégageaient une odeur qui bloquait la respiration. Les cadavres avaient tous un trou dans la tête et pour certains, plusieurs autres trous dans le corps. Tous les trois se précipitèrent vers la sortie et claquèrent la porte derrière eux.
- Il y a quoi là-dedans ? demanda Siaka curieux.
- Rien. Il n'y a rien. Ce bateau est totalement vide. Siaka, Hawaou, retournez dans la coursive qui mène à la cuisine. Nous allons nous y installer en attendant de prendre une décision sur la suite de notre voyage. Razak, Issiaka, nous allons regrouper tout ce qui peut nous servir sur le pont en face de la cabine de pilotage.
La nuit tomba sur l'océan. Quelques étoiles tentaient un clin d'œil entre les nuages qui commençaient à s'amonceler. Bintou réunit sa petite troupe d'aventuriers pour faire le point. Ils avaient trouvé de l'eau et de la nourriture, mais aussi des couvertures et divers objets qui leur seraient bien utiles.
- Issiaka a trouvé un bateau pneumatique bien plus grand que notre radeau de fortune. La question est : faut-il abandonner notre bateau de bois pour une embarcation en caoutchouc qui sera peut-être moins solide ?
Hawaou fit non de la tête, ses grands yeux écarquillés accentuant la peur qu'elle montrait déjà. Siaka fit une moue étrange qui voulait dire « je ne sais pas ». Razak et Issiaka firent oui de la tête dans un bel ensemble qui les fit rire. Bintou réfléchit un instant. Le silence des lieux favorisait la concentration et la réflexion, mais c'était juste insupportable pour Hawaou, qui était toujours aussi nerveuse depuis le début de leur voyage.
- Très bien. Demain matin, nous déposerons notre embarcation au centre du bateau pneumatique. J'ai également repéré des petites caisses dans lesquelles nous pourrons emporter ce qui nous sera utile. Nous les arrimerons de chaque côté de notre radeau. Cela devrait stabiliser l'ensemble. Et si le bateau pneumatique finit par se dégonfler, ce ne sera pas gênant puisque notre embarcation prendra le relais.
Razak et Issiaka accueillirent la décision avec un grand « génial ! », tandis qu'Hawaou baissait les yeux et émit un faible « super... » dans un soupir de résignation.
Siaka vint se blottir contre Bintou. Tous passèrent une bonne nuit. Au petit matin, la mer était calme, ce qui leur permit de mettre à l'eau le canot pneumatique et d'y installer en son centre leur radeau de fortune. La descente des caisses fut plus périlleuse. Bintou décida qu'il valait mieux les jeter à l'eau et les hisser à bord ensuite. Cela leur prit des heures. Enfin, ils détachèrent leur amarre et reprirent leur navigation.
Le lendemain, Siaka réveilla Bintou en la secouant très fort.
- Bintou ! Réveille-toi ! Il y a des oiseaux !
Bintou se leva et constata en effet que des oiseaux marins frôlaient la surface de l'eau, à la recherche de poissons. Razak, Issiaka et Hawaou sortirent à leur tour pour voir le spectacle. Leur sourire illumina le cœur de Bintou. A cette distance, ils étaient incapables de se mettre d'accord s'il s'agissait de mouettes ou de goélands. Bintou leur rappela que le goéland, plus grand, avait un bec jaune et que la mouette, plus petite, avait un bec rouge. Mais qu'il existait différentes sortes d'oiseaux marins selon les régions, avec quelques changements d'aspects, et que là n'était pas la question !
- Allons-y, rapprochons-nous ! C'est le moment d'utiliser les rames que nous avons trouvées.
Une fois les rames en place, leur embarcation se dirigea rapidement vers la masse brumeuse et violacée qui devait être la côte. Encore lointaine, elle ne ressemblait pas à grand-chose. Plus ils s'approchaient, plus ils se rendaient compte qu'ils allaient bientôt pouvoir enfin toucher terre.
- C'est quoi, ça, Bintou ?
Siaka pointait son index en direction de ce qui semblait être un bloc de glace.
- Oh, un iceberg ! s'écria Hawaou.
- Oui, c'est bien un iceberg... confirma Bintou l'air songeur.
- Mais, il y a quelque chose dessus... renchérit Razak.
Issiaka sortit la paire de jumelles trouvée dans la cabine de pilotage du navire fantôme. Il fit la mise au point et resta bouche bée.
- C'est... un ours polaire ! dit-il dans un souffle.
- Quoi ? Mais c'est impossible ! s'écria Hawaou.
- Euh... les ours polaires, c'est carnivore, non ? demanda Siaka. Ce qui eut pour effet d'arracher un cri à Hawaou.
- Hawaou, tais-toi, tu vas nous faire repérer !
Trop tard. L'ours se redressa, humant l'air pour savoir à quoi il avait à faire.
- Oui, et ça nage aussi ! s'écria Issiaka.
Tout le monde s'agita tant et si bien qu'une rame partit à la dérive. Bintou avait beau leur demander de se calmer, rien n'y faisait. C'était « panique à bord ! ». Le courant les rapprochait irrémédiablement de l'iceberg où une mort certaine les attendait, au travers d'une immense gueule prête à les dévorer.
Contre toute attente, blottis les uns contre les autres à l'intérieur de leur petite cabine, ils virent leur embarcation heurter l'iceberg. Devant eux, ce n'étaient pas deux yeux noirs qui les observaient, mais trois paires d'yeux noirs curieux et attentifs. Au bout de quelques minutes, étonnée qu'il ne se passe rien, Bintou sortit sur le seuil de la cabine et se redressa fièrement.
- Bonjour, je suis Bintou ! Je suis un lapin sauvage d'Afrique et j'ai traversé l'océan pour sauver ma famille après la mort de nos parents.
- Bonjour Bintou. Je suis Anouk et je viens du cercle arctique... du pôle nord si vous préférez. Je suis une ourse fatiguée par un périple que je n'ai pas souhaité. J'ai avec moi mes deux oursons : Markus et Kirsten.
- Ils sont adorables. Voici ma famille : ma sœur, Hawaou et mes frères Siaka, Razak et Issiaka.
- Savez-vous comment rejoindre la côte ? Mes oursons ont besoin de se dégourdir les pattes et... nous avons grandement besoin de nourriture également.
Bintou et sa famille tressaillirent. Anouk balançait sa tête lentement de droite à gauche et semblait assez craintive.
- Oui, nous pouvons vous conduire vers la côte. Mais si vous nous mangez, vous périrez !
- Oh, non, rassurez-vous. Je pense que nous sommes dans la même galère. Il faut nous entraider. Notre planète est en train de changer et ce n'est pas en nous entretuant que l'on s'en sortira.
- Tout à fait d'accord ! Mais tout le monde n'est pas prêt à mettre en place des solutions conjointes... Certains font mine de vouloir aider, mais ils sont comme des rapaces, prêts à fondre sur vous à la moindre occasion. Ils ne sont là que pour profiter de la situation et ne se rendent pas compte qu'on est tous en train de s'enfoncer...
- Oui, hélas... mais nombreux sont ceux qui veulent vraiment faire quelque chose.
Razak et Issiaka s'approchèrent prudemment du bord et amarrèrent leur embarcation à ce qu'il restait de l'iceberg, qui se réduisait dangereusement d'heure en heure. Issiaka tendit la rame à Anouk.
- Vous êtes plus forte que nous tous réunis. Si vous poussez bien l'eau, nous serons plus vite à destination.
- Très bonne idée Issiaka. Razak, aide-moi à détacher des planches de la cabine pour en faire des rames. Nous allons tous nous y mettre et nous pourrons bientôt accoster.
La drôle de caravane approcha bientôt des côtes. Bintou et Anouk se regardaient. Leurs yeux, emplis de crainte et de fatigue mêlées, se posèrent tour à tour sur les plus jeunes de la troupe et sur la terre qui se rapprochait à vue d'œil. Elles étaient épuisées mais se sentaient prêtes à lutter encore pour sauver leur famille.
Des humains, parmi la plus étrange des espèces que cette pauvre planète aura pu porter jusque-là, s'étaient amassés sur la rive. Des flashs crépitaient et beaucoup s'agitaient, mais personne n'agissait. Certains montraient de précédents naufrages sur de petits écrans et devisaient à qui mieux mieux sur ce qu'il aurait fallu faire, rejetant la faute sur son voisin. Mais comment peut-on en arriver là ?
Bras ballants, ils prenaient en photo la dépouille d'un enfant qui aurait pu être leur fils. Autre naufragé de cette Terre, son petit corps à moitié immergé était balloté par les vagues. Gisant le visage contre le sable, à jamais tourné vers un autre monde qui échappait à cette foule avide, il semblait danser avec la mort. Il avait rejoint désormais les 2 262 morts dans les traversées de la Méditerranée de 2018, et les 3 139 personnes qui avaient tenté d'échapper à leur destin en 2017. Sans compter tous les autres, portés disparus ou assassinés sur place dans leur pays qu'ils n'avaient pas pu quitter. Sans compter toutes ces vies qui s'étaient éteintes par la faute de guerres, de famines, d'incendies, d'inondations...
Bintou, des larmes plein les yeux, se remémora une phrase de son père :
Personne, pas même Dieu, ne peut changer les conditions d'existence d'un peuple, tant que celui-ci ne fait rien pour favoriser le changement dont dépend sa survie.
En cet instant et en ce lieu, elle comprenait tout le sens de ses paroles.
Lorsque leur embarcation toucha terre, l'iceberg se fissura encore une dernière fois en deux morceaux, qui n'étaient plus à même de supporter Anouk et ses oursons. Ceux-ci tombèrent à l'eau.
Contre toute attente, il se produisit alors une chose inespérée... tous agirent comme un seul, de toutes espèces, n'en formant plus qu'une. Et chacun y trouva son compte, en attendant de faire encore mieux.
Quelques mois plus tard, Bintou, très sereine et en pleine forme, rendit visite à Anouk. Magnifique elle aussi, elle avait retrouvé son magnifique pelage blanc et recouvré toutes ses forces. Ses oursons avaient bien grandi et étaient devenus puissants eux-aussi. Certes, leur lieu de vie n'avait plus rien à voir avec les grands espaces glacés de leur enfance, mais ils avaient repris espoir au sein de cet immense parc qui leur avait été dédié.
Bintou présenta à Anouk ses deux derniers enfants. Comme il était loin le temps où l'ombre de la patrouille des aigles planait au-dessus d'elle.
Anouk
et elle devisèrent longtemps sur ce que les humains avaient commencé à faire
pour améliorer les choses et notamment réduire leurs impacts et agir contre le
réchauffement climatique. Mais n'était-il pas trop tard pour faire machine
arrière ?... Seul l'avenir le dira.
Sylveen S. Simon - Histoires d'été -
Bintou - Le naufrage des enfants de la Terre (Septembre 2019)
Vous préférez télécharger l'histoire ? ... et vous avez raison, car vous aurez des images et des notes de recherche en plus ^^ ... c'est ici donc :