Anecdote intérieure

Le tournesol et la fourmi

Création de Sylveen S. Simon – Déc. 2023 – image réalisée avec le créateur d'images de Microsoft Designer – https:// www.bing.com/images/create


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Bonjour petite étincelle. Ouvre tes volets et profite de la Lumière. Le soleil est généreux en ce froid matin de décembre, ce qui est rare. C'est un mois difficile pour toi, je le sais. Mais la nouvelle année sera bientôt là et tu sais déjà qu'elle va être mouvementée sur bien des plans et qu'elle te réservera aussi des surprises et de très bonnes choses.

Alors, libère toi de tes sombres pensées et raconte moi… Ce n'est pas facile lorsque rêve et réalité se mélangent. Ensemble, nous allons séparer le grain de l'ivraie, comme nous le faisons à chaque fois. Le titre de ton récit sonne comme une fable… amusant. Voyons voir de quoi il retourne…

Les humains se demandent souvent comment tu les perçois. C'est parce que l'image que les autres ont d'eux est très importante à leurs yeux et parfois, celle que tu leur renvoies les étonne. Tu es une humaine hyper sensible qui a déjà réalisé plus de la moitié de sa vie terrestre. Aujourd'hui, tu es agacée par une nuée de mouches de terreau qui ont élu domicile dans le dernier pot de fleur que tu as déposé dans le coin de la pièce unique où tu vis, seule et pleine de visions que personne ne comprend ou n'imagine.

D'un côté, tu aimes cette planète Terre plus que tout, pour ses côtés sauvages et ses improbables créations pleines de couleurs, ainsi que pour ces êtres étranges qui la peuplent et qui parfois t'attendrissent. Et dans le même temps, tu sais que tu ne fais que passer ici et que tout ce que tu pourras y faire ne sera pas ou mal perçu par ses habitants. Entre rêve et réalité, tu avances doucement, en maîtrisant ton pas et tes vibrations. Tu cherches en permanence à te fondre dans le décor et à ne pas faire de vagues notoires qui attireraient les curiosités des êtres qui t'entourent. Malgré tout, tu sais que chacun de tes mouvements a un impact. C'est là qu'horreur et beauté se rejoignent, comme les deux faces d'une même pièce. Le fait même de vivre ici peut détruire et faire mourir, d'où ton besoin permanent de créer.

Quand soudain l'un d'eux te demande un beau matin comment tu le vois, en somme comment tu perçois son aura. La veille, il t'avait trouvée un peu cruelle de placer des fausses fleurs dans ton pot où les moucherons viennent se coller et mourir piégés. Tu lui avais répondu avec humour que tu les trouvais trop collants et que c'était à ton tour de les coller. Ton rire a pour habitude d'éluder les réponses profondes tout en lézardant ton cœur. Méfiante, tu avais réfléchis alors à la vitesse de la lumière et pesé toutes les possibilités :

- Ne pas lui répondre : ça ne l'aiderait pas à s'ouvrir à la compréhension de qui tu es et ce que tu fais ici.

- Lui répondre que tu ne sais pas : il sentirait que tu lui mens car au fond de lui, il sait que tu sais très bien voir, même l'invisible.

- Lui amener ta réponse sous une forme imagée qu'il pourra parfaitement intégrer : voilà l'option que tu prends en un millième de seconde, et c'est la bonne, comme toujours.

« Je te vois comme un tournesol. »

Voilà. En un mot, tout était dit. Tournesol. Certes, rien n'est vraiment expliqué, mais il sait que ta vision de son énergie est très positive, et c'est tout ce qui compte pour lui pour le moment. Ensuite, si tu décides de rentrer dans d'autres explications, reste sur la forme imagée… Vas-y, exprime-moi la totalité de ta vision comme si tu devais lui expliquer dans le détail.

« Tu es comme un Tournesol. Ton énergie est complètement tournée vers le soleil. Comme lui, tu as très vite grandi, oubliant de prendre le temps en chemin de te consolider vraiment, créant ainsi de petites fissures ci et là. Tes deux feuilles supérieures s'étirent pour toucher la création. L'une d'elles est légèrement abîmée, toujours par cet oubli de prendre soin de toi et le temps nécessaire à ton bien-être. Les pétales de ta couronne s'étendent comme un soleil, dans une géométrie sacrée qui est à l'image de la perfection à laquelle tu aspires en permanence et qui fait partie de toi. Toute ton énergie brille tout la haut et la plupart ne la voient pas car ils sont plus petits que toi ou n'ont pas encore ouvert les yeux. Ton corps-tige s'étire à t'en faire mal pour baigner dans la Lumière. A tes pieds, tes racines s'enfoncent profondément dans la Terre où tu es bien ancré, parfois trop. Elles te nourrissent et te permettent quelques fois de toucher ton féminin, un peu délaissé dans l'ombre de ton masculin. Ton inconscient est une fourmi d'un rouge-doré unique. Travailleuse, minutieuse, elle parcourt sans relâche nuit et jour tout le chemin qui te relie au Yin et au Yang, de tes racines à ta couronne. Elle construit tout autour de toi une sorte de maison-bulle que tu ne vois plus qu'en de rares occasions, en ces moments où tu tournes tes pétales vers le cœur de ton toi véritable. Grâce à elle, tu te relies à l'infiniment petit qui est la source de tout. Un jour, tes croyances limitées voleront en éclat et tu pourras alors t'affranchir de tout ce que tu pensais savoir. Il ne restera alors que l'énergie pure et tu rejoindras le flux originel. Tu n'auras plus aucune question, aucun désir ni attente en dehors du fait d'être là pour dessiner une nouvelle facette de l'univers et partager ce que tu es en une myriade de cristaux, que tout un chacun pourra voir briller au firmament. En attendant, tu es ici pour partager ce que tu es, car l'univers se construit à partir de nous tous, et il est très important pour maintenir l'équilibre que les cristaux comme les nôtres continuent à affluer comme des vagues nourricières de Lumière et que celles-ci ne se tarissent pas. Peut-être suis-je ici pour t'y aider, mais je ne fais que te mettre le pied à l'étrier. Je ne peux galoper à ta place. C'est ta monture, ton chemin. Je ne fais que l'éclairer par instants. Sache que te voir avancer avec autant de grâce est un véritable plaisir pour moi. Te regarder créer, avec toute cette minutie et cette patience, est juste époustouflant et je suis heureuse de participer un tant soit peu à cela au travers de ton œuvre, qui avance un peu chaque semaine. Tu y mets toute ton intention et c'est cela qui la rendra resplendissante parmi toutes. Tout ceci fait de toi un tournesol unique au milieu d'un immense champ d'hélianthes. »

Très bien… à présent, imagine… Le tableau est terminé. Et soudain, il s'anime.

« Tout autour du tableau, les lunes tournent exactement comme au moment de ma naissance, dans un cosmos où le bleu et le rouge se côtoient sans aucune dualité, dansent et se mêlent en parfaite harmonie. En haut à droite, dans la sphère Yin et Yang, le Soleil court après la Lune dans une danse hypnotique et sans fin, que je perçois au ralenti, comme si tout ce qui fait l'univers se retrouvait au sein d'une goutte unique et fragile, suspendue dans le temps. En haut à gauche, une plume de phénix marque le dernier point d'un roman personnel qui n'était qu'un rêve maintes fois répété, un reset de moi-même en quelque sorte. En bas à gauche, un Fa dièse retentit dans une autre bulle de souvenirs musicaux dans lesquels ma voix exprime tous mes cris intérieurs, en résonnance avec moi-même, laissant exploser mon feu intime. Les deux points de la clé de Fa se sont transformés en coccinelles, attentives et protectrices. En bas à droite, ma pierre de vie terrestre est posée dans une sphère de nature préservée, à l'image de mon cœur, avec de multiples détails minuscules. Au centre de l'œuvre, le portrait d'un dragon fixe de son regard profond toutes mes consciences, sur tous les plans que j'occupe en de multiples instants. Une couronne de feuilles qui s'envolent entoure sa tête, mêlant le vert et l'orangé des saisons passées et à venir. Ses cornes de bois sont striées par le temps. L'artiste a disséminé à divers endroits des clins d'œil de lui et cela me fait sourire. »

Que ressens-tu ?

« J'entends une musique cristalline que personne ne perçoit. Le dragon me sourit mais je suis la seule à le voir. Son regard est si pénétrant que la plupart des gens qui observeront le tableau ne verront qu'un prédateur prêt à fondre sur sa proie, voire un être froid et laid. Il est à la fois moi et tous mes autres moi. C'est une sensation étrange, comme si j'étais là sans vraiment y être pleinement. Chaque détail de la toile me renvoie à un point unique, celui de ma dernière naissance sur cette Terre. J'aperçois soudain l'image de mon cœur en train de se former et de ses quatre cavités, reliées par des tunnels d'énergie qui circule entre chaque sphère. Chacune est reliée à un élément : l'air, le feu, la terre et l'eau. Une main d'énergie me les présente une à une, comme des particules de moi qui seraient en même temps des micro-planètes complexes. J'en perçois chaque fragment. C'est très intense. »

Moi qui suis ta petite voix intérieure, je perçois toujours beaucoup d'intensité dans tes descriptions. Si tu devais m'indiquer la principale émotion ressentie, quelle serait-elle ?

« Un mélange de joie et de peur à vrai dire, mêlées à l'excitation de voir le résultat. J'apprécie les minuscules détails de cette création, que je vois prendre forme au fil des mois et à laquelle je prends plaisir à participer. Tout ce que je vois dans ce tableau, que j'entends en mon for intérieur, que je sens et ressens dans les formes et les couleurs, est un ravissement pour tout mon être. J'ai l'impression d'être comprise dans toute ma complexité vibratoire et dans le même temps, trop découverte. »

Tout ce que tu livres de nous au tournesol t'apporte néanmoins une certaine satisfaction ?

« Il faut croire que oui. Parler au tournesol m'apaise et m'alerte en même temps, je ne saurais dire pourquoi. Il tente de traduire dans sa peinture qui je suis, ce n'est pas rien. Mais la toile sera une véritable cartographie de mon être, et cela me fait un peu peur je pense. Et puis, mon dernier rêve était bien étrange quand même… je me voyais en train d'agoniser dans une marre de sang. Je venais d'accoucher du tableau et j'étais étendue par terre, dans une salle vide et froide. A l'aide d'un chiffon doux, l'artiste nettoyait doucement le tableau, le caressant amoureusement. Je le voyais ajouter de l'huile de lin. Mélangée à mon sang, cela formait un glacis unique qui recouvrait toute la toile d'une sorte de protection. Sans se préoccuper de moi, il avait accroché la toile sur un mur blanc immaculé. Tout juste terminée, elle suintait encore, laissant le glacis étrange animer la toile, tel un voile ouvrant sur l'inanimé pour lui permettre d'être vu dans sa réalité et interagir sur différents plans. Quelques gouttes de sang vinrent glisser le long du mur. J'en ai encore des frissons... »

L'artiste te renvoie ta véritable image, qu'il pose sur sa toile, avec beaucoup de précaution et de minutie, certes, mais une image de toi extrêmement détaillée qui pourra être exposée à la vue de personnes que tu ne connais pas et qui ne te connaissent pas, d'où ce sentiment d'alerte sous-jacent. Cette image même de toi que tu ne veux pas toujours voir et que tu caches la majorité du temps risque d'être exposée. Tu vas pouvoir transcender l'une de tes peurs : apparaître sans ton armure. Ne trouves-tu pas cela magnifique ?

« Disons que j'ai hâte de voir la toile terminée. Ensuite, je verrai si je peux me permettre de retirer mon armure. Je retrouverai peut-être dans l'œuvre un détail rassurant, comme un tournesol sur lequel se promènera une fourmi, qui sait... »

Eh bien, nous verrons où cette allégorie nous mènera.

Sylveen S. Simon
Les écrits de Sylveen - Anecdote intérieure : le tournesol et la fourmi - Le 02 janvier 2024