Textes poétiques
Nous sommes toutes des Marylin
Un texte poétique écrit à partir d'une citation et d'une image
~∞~
La belle Juliette voit son dernier Roméo s'éloigner sur l'aurore qui enflamme le ciel. Comme ses prédécesseurs, il est venu frapper à la porte de son être, dans son armure de conquérant. Il a couché l'herbe de son jardin intérieur, foulé aux pieds ses émotions, avant de repartir en piétinant ses sentiments.
La première fois, elle était restée prostrée sur elle-même durant des mois. Les histoires suivantes l'avaient blessée, parfois profondément, marquant de sillons plus ou moins profonds leur traversée.
Plus le temps passait et moins elle accueillait ces indélicats, refermant sur son cœur les grilles protectrices de la raison.
Hier, elle avait laissé entrer ce soi-disant ami, en sachant pertinemment au fond d'elle-même qu'il ne ferait que passer, comme tous ces fantômes qui s'évanouissent dans sa mémoire. Mais cette fois, elle était prête. Elle laissa glisser le moment présent, sans chercher à le retenir. Le vivre pleinement était suffisant. Une citation de Marilyn Monroe lui revint en mémoire :
« Les rapports humains sont souvent désastreux, car la grande majorité des hommes ne comprend pas qu'entrer dans le cœur d'une personne n'est pas une conquête, mais une opportunité extraordinaire. »
Femme magnifique, qui aimait la vie et l'amour... au point d'en mourir.
Pour Juliette, qui se nourrit aux sources de l'univers, les empreintes douloureuses s'étaient lentement cicatrisées. Elles sont à présent recouvertes de la mousse d'un passé qui s'estompe. L'herbe de son éden s'est redressée, renforcée même pour pousser plus haut, plus verte, plus belle. Ce qui ne l'avait pas achevée l'avait finalement rendue bien plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. Chaque jour est une leçon dont il faut savoir profiter...
Juliette se laisse bercer sous le soleil de son âme, ne faisant plus qu'un avec le bel étalon blanc qui l'accompagne dans ses rêves. Et si le vent la chahute encore parfois, elle le laisse passer, laissant onduler ses longs cheveux blonds sous ses assauts, caressant au passage avec un total détachement les sillons disgracieux de sa vie d'autrefois.
~∞~
Sylveen S. Simon - Ecriture poétique - 07 août 2020