Saint Val en Thym

Création de Sylveen S. Simon – Fév. 2024 – image réalisée avec le créateur d'images de
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La nuit dernière, mes rêves m'ont portée vers celles qui nous aiment depuis la nuit des temps sans concession : les plantes médicinales. Le thym, le romarin, le laurier, l'estragon, la menthe poivrée, l'ortie blanche et des pétales de rose composaient ma première potion. Je me voyais la préparer avec tout l'amour et l'intention qui s'imposaient.

Ma promenade verte au cœur de celles qui nous guérissent, comme l'amour peut le faire, s'est ensuite tournée vers une deuxième préparation à base cette fois de myrtilles, de baies d'argousier, de bourrache, de camomille romaine, d'acérola et de cassis.

Mais ne vous y trompez pas : tout comme l'amour, les plantes ont leur face sombre. Potions et onguents doivent être préparés avec soin et pris à bon escient.

Souvent, nos sens peuvent nous abuser. Nos yeux par exemple nous trompent assez souvent et induisent nos cerveaux en erreur.

Si vous voyez des météores qui traversent la nuit, ils illuminent vos yeux et vous trouvez ça magnifique. Mais tout ceci est bien perfide si l'on y réfléchit. Ce ne sont en effet que des débris d'astéroïdes ou des morceaux de glace issus de cailloux venus du fin fond de l'espace. Tout dépend, comme toujours, comment on regarde et où on se place pour observer.

De même, notre ouïe peut nous guider ou nous perdre. Les fréquences de guérison que j'écoute soignent et apaisent mon corps au quotidien. Et lorsqu'elles s'arrêtent, leur résonnance reste en moi durant un long moment.

Tant qu'on n'a pas entendu un son, on ne sait pas ce qu'est réellement le silence... on ne connaît pas son importance ; et pourtant, il est indispensable à l'harmonie vibratoire qui nous entoure. Il fait sens dans la partition de nos vies qui s'entrecroisent.

Pourquoi se contenter d'un nuage si on peut embrasser le ciel ?

Pourquoi n'admirer qu'une étoile si l'on peut étreindre tout l'univers ?

J'ai compris il y a longtemps que le ciel n'existerait pas sans ce nuage que j'observe ; que l'univers n'existerait pas sans cette étoile que j'admire ; que la musique n'existerait pas sans ce silence que j'entends.

De même, une plante ouvre la possibilité aux autres d'exister et d'avoir chacune leur propre utilité. Elle mêle ses caractéristiques à celles des autres pour prendre toute sa place.

L'important est donc dans le moment présent qui nous montre la plante, le nuage, l'étoile ou qui nous fait entendre un son. Il est notre moment personnel et notre instant partagé en même temps. Il nous permet de nous accorder aux vibrations de l'univers, tout en y ajoutant notre propre son intérieur.

Si la roue du temps existe, c'est parce que chacun de nous voit sa propre ligne qui se déroule. Mais à force de se hâter pour vivre plus de choses plus intensément, la roue accélère aussi. La fréquence de la Terre augmente et la transforme. La lune tremble et se rétracte.

STOP ! Posons-nous un instant pour contempler le fil qui nous relie à la grande toile, pour observer le vide qui nous permettra de trouver le passage qui lui-même nous dirigera vers autre chose.

N'ayez pas peur du rien, il est le début du tout. Il est cet espace de méditation en nous qui nous fait toucher l'infini. Il est le berceau de l'éclair, de la pensée. Sans lui, rien n'est possible.

Le poète sait que les étoiles ne brilleraient pas sans la nuit.

Lorsque notre dernier souffle sera expulsé de nos corps, ne nous laissons pas distraire et laissons notre nouvelle vie trouver son chemin jusqu'à cette porte qui s'ouvrira à nous. Ne craignons pas de traverser sa lumière.

Ainsi, la plante peut être belle et un poison tout à la fois.

Amour passion... amour prison...

Aimez-vous en premier lieu, que vous soyez seul ou à deux.

Joyeuse Saint Valentin aux amoureux.

Sylveen S. Simon
Les écrits de Sylveen - Anecdote intérieure : Saint Val en Thym - Le 14 février 2024